LA MAIRIE

   Trois tranches successives de travaux modifient, de 1750 à 1755, la structure du  village de Couvé. La première, de 1750 à 1753 trace un axe central, matérialisé par une longue allée bordée d’une double rangée de marronniers le long de laquelle viennent s’adosser les nouvelles maisons du village. La seconde, de 1753 à 1754 voit l’édification d’un bâtiment, le bailliage de justice, ainsi que l’établissement dans une ancienne ferme d’un nouveau relais de poste, précédemment établi à la ferme du Breuil. La troisième tranche de travaux, inachevée, ne verra que la construction de l’hôpital Saint-Jean, en 1755.

 

Photo : Yannick LE PAPE.)

     Une vaste place, plantée de marronniers, a précédemment été créée par Louis-Alexandre Verjus. A l’une des extrémités de celle- ci subsiste néanmoins la mare communale. Celle-ci est comblée    dès 1753 et un nouveau bâtiment s’élève bientôt à son emplacement : le bailliage de justice.

     Composée d’un corps de logis central, à étage, flanquée de part et d’autre de deux ailes en retour d’équerre, cette bâtisse abrite en 1754 la justice seigneuriale. Quatre geôles, construites dans la cour, doivent recevoir les délinquants. Un bailly et un procureur demeurent sur place. Cette justice est essentiellement administrative et quatre gibets purement symboliques reçoivent le nom de « quatre pucelles » démontrant que la répression est inexistante dans le domaine de Crécy.

     La révolution supprime ce tribunal qui devient au XIXe siècle la demeure du docteur Lacaze, célèbre collectionneur de toiles du XVIIIe siècle français. La donation qu’il fait à l’Etat français rassemble plus de cinq cents toiles dont certaines ont été achetées aux environs de Crécy.

     En 1906, la commune achète ce bâtiment et y installe l’école communale. Un clocheton surmontant le toit, ainsi qu’une horloge venant boucher un ancien œil de bœuf viennent malheureusement en modifier les proportions et l’aspect initiaux.

     Ce bâtiment a fait l’objet d’une inscription au titre des Monuments Historiques en 1992.